Mon enfance vous importera peu, je ne suis pas de celle qui ai grandi dans la richesse, ni la pauvreté. J’ai eu une enfance… Banale. Nous vivions dans un petit village perdu au milieu de la forêt, regroupant plusieurs autres Elfes. Cette communauté vivait à part des autres races, par méfiance depuis la précédente guerre contre les humains… Nous n’avions rien contre eux, seulement, nous nous disions que ce genre de guerre peut très bien recommencer en ayant une autre race en cible. Pour cela, nous nous protégions en vivant éloigné. Je n’ai pas dû marquer de nombreux esprits dans ce village, je n’étais pas d’un genre à me faire remarquer. À ce jour, peut-être que personne ne se souviendrait de moi. Cela m’importe peu, car je dois avouer ne pas non plus me souvenir de personne en particulier, mise à part ma famille et mes amis proches. Je traînais souvent avec mon frère et ses amis, j’avoue l’avoir longtemps admiré. Il était pour moi, le plus fort du village. Jalousant de temps en temps les demoiselles pour qui il me délaissait, mais au final, ses histoires ne duraient jamais bien longtemps. Il m’apprit beaucoup de choses ; me servir d’un arc, d’un couteau, à être aussi agile qu’un chat, d’être rapide et silencieuse à la fois… Cela semblait idyllique, pourtant un jour, tout changea.  

Je devais avoir 25 ans à ce moment-là, ce qui est encore jeune pour un elfe. Mon frère, ses amis et moi-même, étions partis chasser pour ramener de la nourriture. Mais nous fîmes une mauvaise rencontre… Des hommes, des chasseurs, qui nous demandèrent de les suivre sans faire d’histoires. Bien évidemment, mon frère et ses amis ne se laissèrent pas faire. Ils tentèrent de les repousser, et je ne pouvais rester les bras croisés. À mon tour, je m’élançai pour tenter d’en maîtriser un. Il était beaucoup plus lourd donc plus lent que moi, ce qui me permit de me faufiler et je ne sais comment… Lui faire prendre un arbre en pleine figure et l’assommer. J’étais tellement fière de moi, que je ne fis même plus attention à ce qu’il se passait derrière moi. Des bras vinrent me saisir pour me maîtriser, m’empêchant de bouger. Du regard, je cherchai mon frère pour qu’il vienne m’aider, mais je vis ce dernier lui aussi en mauvaise posture… Comme tous les autres.  

Ils parvinrent à nous emmener avec eux, nous éloignant de notre village. Durant des mois, peut-être des années, nous vécurent enfermés dans une sorte de prison. Mon frère avait en tête que cela était à cause de lui, disant que pour l’une de ses conquêtes, il avait tué un homme… Sa famille a dû vouloir vengeance… Mais pour cela, nous payons tous. Je ne lui en voulais pas, je ne connaissais pas réellement l’histoire… Toutefois, j’avais confiance en lui et savais que s’il avait fait cela, c’est qu’il avait de bonnes raisons. Toutefois, j’avais confiance en lui et savais que s’il avait fait cela, c’est qu’il avait de bonnes raisons. Mais un jour, l’un des prisonniers de cette prison parvint à s’échapper et ouvris toutes les portes. Nous profitions de cette occasion pour nous enfuir à notre tour. Hélas, les chasseurs furent vite à notre poursuite… Nous courrions le plus rapidement possible. Pour ma part, j’avais réussi à courir jusque dans une forêt, mon frère derrière moi. Je m’arrêtai en l’entendant tombé lourdement à terre, son corps était alors sans vie… je criai, hurlai, suppliai même que cela ne soit qu’un cauchemar. Celui qui avait causé cela s’approcha de moi, riant de mon désespoir. Je me relevai, hors de moi-même, et fit apparaître de mes mains des piques de cristal qui lui transpercèrent le torse. D’autres arrivèrent, je savais que je ne saurais jamais de taille contre eux tous… J’ai dû abandonner le corps de mon frère, et m’enfuir.  

Je fus recueillis quelque temps après par un vieil homme, ce dernier voyant ma détresse compris que je ne pouvais rester ici. Il m’emmena dans un établissement accueillant toutes sortes de races, là j’avais ma place. D’après lui j’y serais bien plus en sécurité, et j’avais besoin d’apprendre à me défendre, donc de mieux maitriser mes dons.